Ses quatre fondateurs ont toujours eu en tête de faire de Golden Bees une startup rentable, en gérant leurs fonds en bon père de famille. Créée en 2015 et spécialisée dans le ciblage de candidats à l’emploi à travers la publicité programmatique, Golden Bees a conquis de prestigieux clients. Aujourd’hui, elle change de dimension en cédant une partie majoritaire de son capital à Figaro Classifieds, la filiale spécialisée sur les annonces emploi et immobilier du groupe Figaro. Les objectifs ? Booster la commercialisation en France et accélérer à l’international. Pour le groupe Figaro, média français numéro en termes d’audience, et ayant déjà beaucoup misé sur le programmatique pour la publicité commerciale et produit, ce rapprochement est également naturel pour booster ses médias « emploi » (Cadremploi, Keljob, Viade…).
La question du rapprochement avec un industriel dans l’ADN de la startup
En à peine plus de quatre ans, Golden Bees est devenue une belle entreprise de 45 collaborateurs et connaît une croissance à trois chiffres depuis sa création avec plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année auprès d’entreprises et de professionnels du recrutement. Dans ce contexte de croissance exceptionnelle, quel est l’intérêt de céder une partie de son capital à un grand groupe ? « Il y a deux ans, lors de notre première levée de fonds avec Entrepreneur Ventures, nous avions déjà potentiellement ouvert notre capital à des industriels. Il y a en effet deux façons de grandir pour une startup : l’aspect financier et le réseau, l’expérience, les clients existants. Depuis le lancement de Golden Bees, nous nous sommes toujours dit que notre croissance ne passerait pas que par du financement, mais par des synergies et du réseau et que cela faisait sens de s’appuyer sur un industriel », souligne Jonathan Bordereau. Golden Bees réitère donc la démarche en 2019 et le process de dual track mené a permis d’aboutir assez logiquement à ce scénario, la startup ayant désormais une traction plus forte pour intéresser les industriels. « L’histoire nous paraît beaucoup plus excitante et pertinente avec un industriel à ce moment de l’histoire de Golden Bees ».
Une histoire d’autant plus logique que Jonathan Bordereau a travaillé trois ans chez Figaro Classifieds et a gardé de cette expérience des liens forts avec le top management. « Malgré quelques hauts et bas pendant les due diligences, cela s’est très bien passé car Figaro Classifieds a des valeurs qui se rapprochent des nôtres, ce qui est assez facilitant pour les premiers travaux de synergie qu’on mène ensemble ».
L’impact sur les collaborateurs en interne
La transparence des fondateurs a été la clé de ce processus long mais envisagé depuis les débuts de l’entreprise. « Et puis nous sommes sur des business models et des approches de marché différents, c’est une prise de participation majoritaire et pas une fusion ». La startup garde ses équipes, reste installée au Cargo boulevard Macdonald et va poursuivre ses propres recrutements. « Notre enjeu est de mettre en place les meilleures synergies, se nourrir du groupe Figaro pour continuer de faire grossir Golden Bees car leurs équipes ont beaucoup de choses à nous apporter, via leur expérience et leur connaissance du marché. C’est tout l’enjeu et c’est ce qui est excitant pour l’équipe : créer avec eux et co-construire les outils de recrutement et de mise en relation pour les candidats de demain ». Le diable repassera.